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lettre de Claude Chiaramonti | ||
sur les
données de l'échange électronique |
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Numéro 94 13 mai 2005 |
L'ADAE en XML
:
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WS-Discovery/UDDI
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interopérabilité
fonctionnelle
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sans besoin d'ebXML Registry
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Les services de l'ADAE, Agence pour le Dévelop-pement de
l'Administration Electronique, rattachée au Premier Ministre,
ont de vastes responsabilités, allant de la prospective à
la communication au public en passant par les Services aux usagers
et aux administrations. Toile de fond, une réflexion avec les
ministères pour éviter, autant que faire se peut, doubles
emplois ou hétérogénéités inutiles à
tous les niveaux. Au niveau fonctionnel, la Mission Architec-ture
fonctionnelle, animée
par
,
se propose ainsi d'élaborer des outils de cohérence.
Simplicité et efficacité sont recherchées, pour les
administrations elles-mêmes, mais aussi pour leurs usagers,
entreprises, particuliers etc. Cette
archi-tecture fonctionnelle
mentionne ainsi modélisation de données et messages,
nomenclatures et méta-données, socle normatif de
l'administration électro-nique, Guide UML-XML et
dématérialisation des formulaires CERFA.
L'approche conceptuelle est MDA (Model
Driven Architecture) basée sur UML : d'où, par
exemple, pour les données communes sur les personnes
physiques, un
modèle de données-pivot proposant un
diagramme de classes. Ce type d'outils participera à la
définition des premiers services "transverses", proposés
aux administrations, relatifs, par exemple, aux ressources
humaines et à l'information
géogra-phique. Pour s'étendre ensuite aux autres projets
de l'ADAE, rassemblés dans le programme ADELE (administration
en ligne). La plate-forme de services (PFS) devrait enfin
aboutir à l'interopérabilité des services entre
fonctionnaires et usagers. L'urbanis-me de ce
schéma-cible d'ADELE comporte les
ser-vices techniques transverses, les outils de confiance, les
"fonctions métiers" verticales, ainsi que portails
et offre de "services". Pour les Services Web, un
"Cadre commun d'interopérabilité des
systèmes d'information publics" recommande ainsi WSDL et SOAP.
Ce cadre devrait bientôt évoluer vers un
"Référentiel Général
d'Interopérabilité" qui pourrait avoir "force de
loi".
Au total, un équilibre souhaité et
réussi par les services du Premier Ministre entre, d'une
part leur homogénéité top down et,
d'autre part les fonctions métiers bottom up des
administrations.
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Standards des Services Web (SW) SOAP, WSDL
et BPEL s'implantent comme prévu. UDDI aussi, mais pas
comme prévu : malgré les améliorations de UDDI
V3, il n'y a pas UN universal
registry de services offerts, mais DES UDDI de domaines et
surtout d'entreprises. La "discovery" prévue des
services supposait que deux problèmes soient bien
résolus : une description suffisamment
détaillée et homogène de tous les services, et la
gestion coordonnée d'un réseau unique de
registries. Pour améliorer la description des
services, il y a la sug-gestion de compléter UDDI avec RDF. Mais le rêve d'un
Universal Service Registry ne semble pas
plus réaliste pour autant. Il faut alors que les SW
puissent être "découverts" sans UN tel registre, mais
avec des protocoles de recherche dynamiques. D'où la mise à jour de la proposition d'une
Web Ser-vices Dynamic Discovery ou WS-Discovery, une
spécification de
Microsoft, BEA, Intel, Canon et webMethods. WS-Discovery n'a pas la
prétention d'être Internet-scale discovery comme
Google etc. Il s'agit de faciliter des recherches, par type de
services, pouvant passer par des intermédiaires, dans des
networks spécialisés pouvant se
fédérer... WS-Discovery se veut donc évolutif
et est très complémentaire des fonctions statiques
de UDDI.
Autre proposition, celle de la toute
dernière version 3.0 de ebXML Registry, qui s'est, aussi,
débarrassé de sa prétention à
l'universal et s'est ouvert aux standards des SW, les
versions précédentes étant peu
utilisées. Pour autant, le recours à d'autres outils
d'ebXML, en matière de messaging par exemple,
en Corée, chez Boeing (mais pas chez Airbus) ou dans
l'automotive industry US, ne fait pas un succès du
framework ebXML avec son Registry et ses CPP-CPA
comme pivots.
En ces temps de
référendum sur des textes consti-tutionnels, si on pose
la question de savoir si le framework ebXML est l'avenir
des échanges B2B, la réponse est NON ! A moins que
ce soit pour mettre de l'ordre dans les
standards SW ! Mais, alors, sans eb
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Pour que "le message passe" il faut être d'accord
sur le sens des données Petit
Glossaire du B2Bfr
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UPS : trade en
SW
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SW Standards War :
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des tariff codes à la
traçabilité
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armistice, prise d'otages, SOA
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Internet a beaucoup modifié le global
trade qui était réservé à de grandes
sociétés spécialisées. Maintenant la moindre
PME peut devenir exporta-trice, comme tout particulier peut se
transformer en importateur, dans les deux cas sans avoir la moindre
idée des règles du trade ! UPS (United Parcel Service) s'est
adapté à cette situation et est leader mondial de la
livraison de plis et colis en accompa-gnant, dans plus de 200 pays,
ses flux de marchan-dises par des flux monétaires et
d'information. Pour cela, UPS a analysé les
différents business proces-ses pour aider ses
clients. D'abord avoir accès, au préalable, aux
tariff codes, landed cost estimates, or up-to-date compliance
information ; ensuite, gérer les informations
nécessaires au passage en douane des marchandises et
partager automati-quement leur traçabilité.
Et parmi les outils XML possibles,
UPS a choisi les Services
Web (SW) pour répondre aux besoins
réels, d'abord en raison des nombreux standards qui
modulent les SW et permettent de s'adapter à toute situation.
Les SW sont donc à la base de son produit TradeAbility
: à la fois en interne, et pour s'intégrer
aisément dans les procédures de traçabilité
existant chez ses clients. Grâce au loosely coupled
du SO (Service Oriented) qui permet de se raccorder à
l'existant sans avoir trop de code à écrire.
Et, de fait, les
leçons tirées de la mise en
oeuvre du projet, en janvier 2005, ont été
d'abord que le "code" n'a pas été une
difficulté ce qui a permis de se con-centrer sur la
variété des business requirements, exprimés
par les clients eux-mêmes, en prenant, au fur et à
mesure, les décisions d'adaptation. Enfin, la technologie
s'est fait oublier, pour la satisfaction des clients ! Et
l'agility des SW a permis de proposer un service facile
à utiliser, même pour des nouveaux et petits
clients.
Sans doute du fait de cette préparation
minutieuse, le lancement, en un jour, de
TradeAbility dans 31
pays s'est déroulé sans anicroche. Ce qui ne suffit
pas, certes, à prouver sa rentabilité. Mais pour
UPS,
c'est déjà un
vrai succès d'un point de vue business.
Le volume d'affaires internationales des
clients a pu augmenter, et les coûts internes de maintenance
ont, eux, diminué par rapport à l'ancien système.
Grâce, notamment, à l'agility des SW.
Cette souplesse des SW en fait donc
désormais une vitrine attirante, à l'échelon
mondial, aussi bien pour des nouveaux clients potentiels que pour
les grands habitués. Pour ces derniers, reste à
vérifier que les SW peuvent aussi gérer des échanges
électroniques répétitifs et automatisés, type
EDI.
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Dans la guerre de tranchées
entre les instances de normalisation ou
de standardisation, la tendance est aux déclarations
apaisantes. Le nouveau président élu par l'IETF
(protocoles IP notamment) a ainsi dé-claré vouloir
améliorer ses relations avec l'ITU
(télécoms) et le W3C (Web). Et l'ITU a
organisé avec l'IETF un atelier sur
l'avenir des réseaux.
Autre volonté d'armistice,
pour l'orchestration des Services Web (SW) :
BPMI.org propose un BPXL qui pourrait concurrencer BPEL, mais
Oasis
calme le jeu en considérant
qu'ils sont complémentaires. De même, le standard
Oasis WS-Reliability (Ora-cle-Fujitsu..) devrait-il fusionner avec le nouveau WS-Reliable-Exchange
(Microsoft-IBM..).
Par contre, d'autres conflits
persistent : si Microsoft
va
"rechercher" avec
l'Inria et veut que
tout le monde se parle, il ne répond pas
à l'invitation de Liberty Alliance (qui comprend l'ADAE et France Télécom)
de rejoindre ses travaux sur une identifi-cation unique,
notamment pour les SW. Mais, selon Microsoft,
c'est Liberty qui
ne se conforme pas à un standard du
W3C, WS-Security ! De même, quand SAP passe un
accord
avec Microsoft pour un produit
commun faisant appel aux SW, il va faire face à une
offre concurrente d'Oracle.
Et rien ne dit qu'il y aura une référence
homogène aux standards. Les utilisateurs seront alors pris en
otages.
Ce "désordre" vient de l'absence de
consensus sur une architecture des très nombreux standards des
SW, le très complet
pack WS-*. Cette architecture
était l'objectif d'un groupe du
W3C : mais il n'a pas entièrement abouti
au "traité de paix" attendu. Il est plus profitable pour
les offreurs en avance de propo-ser eux-mêmes cette
architecture !
Et ce désordre n'a été
surmonté, ni par Oasis qui est parfois une auberge
espagnole, entérinant les stan-dards ebXML comme les SW, ni
par les instances de l'ISO (représentant les pays, y
compris la Chine) qui ne s'intéressent qu'au
framework ebXML, en snobant les standards des SW.
Reste le WS-I. Il permet à tous les
offreurs de vérifier l'interopérabilité de
leurs produits SW. Ses profiles doivent être autant
d'étapes vers une architecture des SW, sinon le WS-I ne
serait qu'un "marché aux voleurs" où
s'échangent les utilisateurs pris en otage ! Qui, alors,
pourraient préférer
en rester à REST, une
forme simpliste de SW, mais qui marche, sans trop de
"kits proprio" de standards !
La solution viendrait alors
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